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Communauté LGBTQIA+ : un risque plus accru de troubles mentaux




Dans l'enquête sur la discrimination et les violences faites à l'égard des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes) en Europe, réalisée par l'Agence des droits fondamentaux de l'Union européenne, près de la moitié des répondants (47%) ont déclaré avoir été victimes de discriminations ou de harcèlements liés à leur orientation sexuelle au cours de l'année précédant l'enquête. Les personnes LGBTI ont donc plus de chance d'être victimes de violences physiques et/ou verbales. Elles sont souvent stigmatisées et exposées à diverses formes de discrimination et violences hétérosexistes.

Bien que ces discriminations touchent environ la moitié de cette communauté, elles demeurent cependant invisibles puisque seuls 11 % des personnes ont signalé un incident aux autorités. Aujourd'hui, les violences envers les minorités sexuelles et de genre sont en constante augmentation, le harcèlement touche plus de la moitié des personnes LGBTI et les personnes transgenres sont particulièrement ciblées.


L'expérience de violences, de discrimination et de rejet sont associées à un risque accru de troubles mentaux et de comportements suicidaires. En effet, avoir fait l'expérience de tels traumatismes engendre des symptômes d'anxiété et/ou des symptômes dépressifs : 25% des personnes LGBTI décrivent souffrir de symptômes dépressifs. L'enjeu est aujourd'hui de santé publique ; les comportements auto-mutilatoires atteignent les 30% chez les minorités sexuelles et 47% chez les minorités de genre contre 15% chez les hétérosexuels. Les personnes concernées présentent également un taux plus élevé de trouble de l'usage de l'alcool, de trouble alimentaire et de développer un trouble du stress post-traumatique. Les individus qui s'identifient donc aux minorités sexuelles sont donc plus susceptibles de vivre des difficultés de santé mentale, de recourir à des mécanismes d'adaptation inadéquats voire de développer un trouble du stress post-traumatique (TSPT).


Pour expliquer cette prévalence de troubles mentaux et de TSPT, Meyer a développé le terme du stress des minorités, qui vient à décrire que les personnes minoritaires ont plus de chance de développer un TSPT.[AH1]  La Minority Stress Theory (2003) suggère que les populations minoritaires sexuelles sont plus susceptibles de connaître des problèmes de santé mentale négatifs en raison de la stigmatisation associée au statut de minorité sexuelle et qu’appartenir à une identité dévaluée socialement augmente les risques d’exposition aux facteurs de stress. Les individus qui s’identifient aux minorités sexuelles sont donc plus susceptibles de vivre des difficultés de santé mentale et de recourir à des mécanismes d’adaptation inadéquats.


Plusieurs facteurs explicatifs peuvent être mis en avant, telles que l’exposition à des violences interpersonnelles, à des discriminations, des adversités durant l’enfance, à des agressions verbales, physiques et sexuelles souvent reliés à leurs orientations sexuelles, au rejet familial dont font face les personnes de la communauté ainsi que le rejet scolaire, l’accès difficile aux soins et/ou à l’emploi dû aux discriminations ainsi que toutes formes de micro-agressions vont augmenter le risque de développer un TSPT.


Malgré les progrès dans la reconnaissance des droits, les attitudes discriminatoires et violentes à l’encontre des personnes LGBTI persistent. Plusieurs études ont démontré que les discriminations affectent la santé des personnes qui les subissent de manière globale, avec des répercussions visibles sur la santé mentale, physique et sur leurs comportements de santé. Les discriminations, de toutes sortes, sont donc un enjeu majeur de la santé publique. Bien que trop souvent ignorées, elles sont pourtant la cause d'une détérioration flagrante psychique chez les personnes qui en sont victimes. 


Genre et santé · Inserm, La science pour la santé. (s. d.). Inserm. https://www.inserm.fr/dossier/genre-et-sante/

Santé Public France, 2021. Stigmatisation des minorités sexuelles. https://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2021/6-7/pdf/2021_6-7.pdf

Aline Carrupt Editor. (2023, 20 septembre). PROFA | Personnes LGBTIQ+ : un rapport constate des inégalités face à la santé. PROFA. https://www.profa.ch/lgbt-rapport-cf

Editions du Conseil de l’Europe (2011). La discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre en Europe. https://rm.coe.int/la-discrimination-fondee-sur-l-orientation-sexuelle-et-l-identite-de-g/16807b8a8f 

 Afp, L. M. A. (2024, 14 mai). La violence à l’encontre des personnes LGBT+ au plus haut en Europe. Le Monde.fr. https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/14/la-violence-a-l-encontre-des-personnes-lgbt-au-plus-haut-en-europe_6233133_3224.html 

Alfonsi, M., & Afp, A. (2024, 16 mai). SOS Homophobie alerte sur une « vague de transphobie » en France : « Les braises de la LGBTIphobie sont allumées ». Le HuffPost. https://www.huffingtonpost.fr/life/article/sos-homophobie-alerte-sur-une-vague-de-transphobie-en-france-les-braises-de-la-lgbtiphobie-sont-allumees_233969.html

David M. Frost and Ilan H. Meyer (2023). Minority stress theory: Application, critique, and continued relevance. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10712335/

William Peraud (2024). Webinaire : Les TSPT chez les personnes LGBTQIA+ - L'Association Française du Psychotraumatisme et de la Résilience (AFPR) 

Maurin, L. (2023, 26 janvier). L’homosexualité largement tolérée, mais loin d’être banalisée. Observatoire des Inégalités. https://inegalites.fr/valeurs-homosexualite

 [AH1]Pour moi cette partie est répétitive et pas nécessaire

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